Après le Mexique en 2023, ONDA LATINA revient en février pour une deuxième édition et met le cap sur le Chili !
Le rendez-vous des cultures latines étoffe sa programmation en multipliant les partenariats et les propositions : cinéma, poésie, musique, art urbain, gastronomie…
Un événement organisé en partenariat avec la Ville du Pouliguen
ARTS VISUELS
EXPOSITION SALLE BAUDRY FERMÉE CE JEUDI 22/02 POUR CAUSE DE TEMPÊTE
Paul Camus
Artiste Plasticien, sculpteur et peintre.
Diplômé de l’école des Beaux Arts de Valparaiso, Chili.
Mon travail se développe à partir de deux concepts basiques : “ fond et forme ”.
Ma technique est mixte, passant par la xylographie pure pour arriver doucement à l’acrylique.De cette façon l’œuvre devient hybride, le fond comme support de la forme est souvent de la xylographie et la forme toujours travaillée avec l’acrylique.
Dans la création, la démarche est soumise à deux concepts : La sensibilité et la rationalité.L’idée de fond et de forme est sensible mais aussi rationnelle.
Je suis en face de la toile. Je ne pense pas, j’arrête de penser pour donner corps à la sensibilité.
Quand je suis en face de la toile, je ne sens pas, j’arrête de sentir pour donner corps à la rationalité.La construction de l’image
Je suis en transition, ma main travaille sans raison, les couleurs viennent d’un besoin sensible. La transmutation de la vie figurative et rationnelle est soumise à l’incompréhension du monde sensible et abstrait sans forme ni logique.
La composition
La composition est rationnelle au dernier moment, il faut arrêter, il faut sortir de la transe, en revenant au rationnel pour construire dans une logique telle que l’écriture.
Chaque accent, chaque point est froidement calculé.
La couleur est tout à fait pensée et réfléchie plusieurs fois avant de toucher la toile, car la composition est mathématique.Le concept
Dans mes œuvres, on retrouve les paysages du Chili ou de Bretagne. Les villes portuaires, la contemplation.
Souvent source d’inspiration, la mer et la terre sont présentes avec les couleurs symboliques telles que le bleu et les couleurs ocres.
Une mixité entre la nature et la ville, car ce sont deux mondes où j’habite et d’où je viens, qui forgent mon travail plastique et que je partage avec vous, avec grand plaisir.
Du 14 au 28 février 2024
Exposition collective et installation artistique participative avec le peintre muraliste chilien Paul Camus, invité spécial
Artistes exposés : Paul Camus, Rember Yahuarcani, Da Cruz, Nice Art, Évazesir, Dr Bergman, Mosko, Oré, Britt, Grégos, JBC, Codex urbanus, Sarah Chelou
sélection d’ouvrages sur l’Amérique latine en consultation sur place mise à disposition par la Bibliothèque municipale
Salle Baudry, entrée libre, tous les jours (sauf le lundi) de 15h à 18h
Suite de l’exposition collective d’art urbain organisée par le collectif Graffiti Compagnie
Galerie Graffiti Compagnie, entrée libre, du 10 février au 9 mars 2024
du mardi au dimanche de de 10h à 12h30
vendredi et samedi de 16h30 à 18h30
Plus d’informations : Graffiti Compagnie
17 février, à partir de 16h
ÉVÉNEMENT D’OUVERTURE
16h, Vernissage de l’exposition en présence des artistes Paul Camus, Da Cruz et Nice art avec performance de live painting en direct
18h, verre des amitiés franco-latines offert par la Ville du Pouliguen
19h, récital de poésie chilienne en hommage aux « 4 grands de la poésie chilienne »
Salle Baudry, entrée libre
24 février, à partir de 12h
Présentation publique de l’installation participative créée avec Paul Camus
Salle Baudry, entrée libre
Partenaires de l’événement : Graffiti compagnie & Galerie Hasy
CINÉMA : cycle « Dire aujourd’hui l’Histoire du Chili »
Du 14 au 22 février 2024
En cinq films (trois fictions et deux documentaires), nous vous proposons un parcours poétique et politique à travers un pays marqué autant par son histoire que par sa géographie. De la colonisation de la Terre de Feu à la rédaction d’une nouvelle Constitution en passant par la répression sanglante sous la dictature de Pinochet, le cinéma chilien contemporain n’hésite pas à se plonger dans le passé, y compris le plus récent, pour y traquer les fantômes et bâtir un impératif édifice mémoriel.
Tarifs habituels de la salle
détails de la programmation et réservation en ligne
Partenaire : association Ciné’Phare / Cinéma Pax
Gros plan sur le cinéma chilien contemporain – cycle de 5 films :
3 fictions inédites et 2 documentaires primés :
- Les Colons (2023) réalisé par Felipe Gálvez Haberle
- Chili 76 (2022) réalisé par Manuela Martelli
- Je tremble ô Matador (2020) réalisé par Rodrigo Sepúlveda
- Nostalgie de la lumière (2010) réalisé par Patricio Guzmán
- Mon pays imaginaire (2022) réalisé par Patricio Guzmán
Programmation
Mercredi 14 février
- 18h30 : Nostalgie de la lumière (2010) de Patricio Guzmán – séance inaugurale Onda Latina 2024
Jeudi 15 février
- 14h30 : Nostalgie de la lumière (2010) de Patricio Guzmán suivi d’Une tasse de ciné ? à la Micro Folie
- 20h45 : Mon pays imaginaire (2022) de Patricio Guzmán
Vendredi 16 février
- 16h30 : Chili 1976 (2023) de Manuella Martelli
- 20h45 : Les colons (2023) de Felipe Gálvez Haberle
Samedi 17 février
- 16h30 : Mon pays imaginaire (2022) de Patricio Guzmán
Dimanche 18 février
- 16h30 : Je tremble ô matador (2022) de Rodrigo Sepúlveda
- 18h30 : Chili 1976 (2023) de Manuella Martelli
Mardi 20 février
- 18h30 : Je tremble ô matador (2022) de Rodrigo Sepúlveda
Jeudi 22 février
- 14h30 : Les colons (VOSTF) de Felipe Gálvez Haberle suivi d’Une tasse de ciné ? à la Micro Folie
Retrouvez les tarifs et les détails de la programmation sur www.cinemapax.fr
LITTÉRATURE
16 février 2024 à 18h30
Dégustation-découverte du Chili avec Alejandra Sazo
bibliothèque municipale, gratuit sur réservation, places limitées
17 février 2024 à 11h (à confirmer)
Contes et légendes de la Terre de Feu, conte et musique, précédé d’un atelier « Créatures légendaires d’Amérique latine » à 10h
bibliothèque municipale, gratuit sur réservation, places limitées
Partenaire : Bibliothèque municipale du Pouliguen
17 février à 19h
Récital de poésie « Les 4 grands de la poésie chilienne » : poésie et musique chilienne en hommage aux poètes Pablo Neruda, Gabriela Mistral et Vicente Huidobro et Pablo de Rokha
Possibilité de petite restauration sur place avec empanadas et vins chiliens
Salle Baudry, entrée libre
PROJECTIONS-DÉBATS autour du Chili
- Rétrospective de 5 films du réalisateur franco-chilien Raoul Ruiz
- Rencontres « une Tasse de ciné ? »
- Docu-débat Coup d’État au Santiago
Espace Micro-folie, entrée libre, Salle Baudry
Jeudi 15 février à 16h
- « Une tasse de ciné ? » discussion à la suite de la projection du documentaire Nostalgie de la lumière (14h30 au cinéma Pax)
Vendredi 16 février à partir de 14h
- Rétrospective des films de Raoul Ruiz, 14h : Trois tristes tigres, 16h : Dialogue d’exilés
Lundi 19 février à partir de 14h
- Rétrospective des films de Raoul Ruiz, 14h : Le toit de la baleine 16h : Bérénice
Jeudi 22 février à 16h
- « Une tasse de ciné ? » discussion à la suite de la projection de Les colons (14h30 au cinéma Pax)
Vendredi 23 février à 18h
- 18h : Docu-débat avec la projection de Coup d’état à Santiago, en présence de Michel Noll, président d’Écrans des Mondes
Lundi 26 février à 14h
- Rétrospective des films de Raoul Ruiz, 14h : La recta provincia, terre de sorciers
Retrouvez la programmation de la Rétrospective des films de Raoul Ruiz via notre brochure (pdf).
Partenaire : Culture en Folie
Raoul Ruiz
par Philippe Piazzo.
Il aimait les fantômes, les livres, les appareils d’optique, la magie, la météo, les fables, la série B… Il faisait des films en « mélangeant les mondes » et en chevauchant les temps.
Né en 1941 et mort en 2011, Raoul Ruiz a quitté le Chili après le coup d’État fasciste et la fin d’Allende en 1973. Dans tous ses films on retrouve le même sentiment de perdition et de réappropriation d’un monde par les moyens les plus divers, et même les plus saugrenus. Les vivants y apparaissent souvent comme des fantômes/fantasmes errant entre plusieurs frontières, dont celles de la « folie ». L’univers y est soudain illimité, multiple, et emboitant les niveaux de perception comme des poupées russes.
C’est surtout l’humour (tendance surréaliste) et la poésie (comme mère des sciences) qui donnent toute l’énergie aux meilleurs films du cinéaste.
La prolifération est la marque de Ruiz qui a écrit plus d’une centaine de pièces de théâtre et réalisé presque autant de films. Il est l’auteur d’une œuvre déconcertante, souvent. Intrigante, toujours. Inépuisable et labyrinthique. On y traite avec désinvolture ce qui préoccupe le plus sérieusement les hommes, mais il n’est pas de cinéaste plus rigoureux et passionné par le divertissement : la beauté des contes, des fables, des tours de magie, des jeux… Ceux qui aiment les extrêmes et la douceur de l’inconfort seront aux anges en découvrant ses drôles de films.
Trois tristes tigres
Très tristes tigres
Raoul Ruiz
Chili / 1968 / 1:38:24 / VOSTF
Avec Shenda Román, Nelson Villagra, Luis Alarcón, Jaime Vadell.
À Santiago, quelques jours dans la vie de trois personnages ordinaires – un frère, sa sœur et un ami – qui cherchent à tromper la vacuité de leur existence.
Film restauré en 2K par l’Association des amis de Raoul Ruiz avec le soutien du Conseil national de la culture et des arts du Chili.
« Dans Trois tristes tigres, j’ai cherché à traduire ce que vivaient les gens de mon âge à cette époque. Nous passions le plus clair de notre temps dans les bars, et il m’est venu l’idée de faire du bar une métaphore de la circularité du temps, de la sensation que toutes les journées étaient les mêmes et que l’on pouvait se réveiller un beau matin âgé de 70 ans sans que rien ne se soit passé. Il y avait beaucoup de références, mais bien plus littéraires que cinématographiques. J’ai emprunté à Gens de Dublin de Joyce la façon de mener un récit en laissant les éléments importants en toile de fond pour mettre au premier plan des détails apparemment insignifiants. Je me souviens que quand je regardais des Hitchcock, j’aimais beaucoup la présence de personnages en marge du récit, qui apparaissaient subitement sans n’avoir rien à voir avec l’histoire. Dans ses films, il y a toujours quelqu’un pour regarder fixement la caméra, puis disparaître. » (Raoul Ruiz, entretien avec René Naranjo)
Trois tristes tigres, le premier long métrage de Raoul Ruiz, sort à Santiago en novembre 1968. Au cinéma Bandera, la soirée de première réunit autour de Ruiz les interprètes du film, le dramaturge Alejandro Sieveking – jeune auteur de la pièce dont le film est supposé être l’adaptation – et, détonnant quelque peu dans le tableau, trois hommes d’âge mur en uniforme de la marine marchande. Les capitaines Serafín Selanio, Enrique Reimann et Ernesto Ruiz, le père du jeune cinéaste, avaient créé la société Los Capitanes pour produire le film – et s’assurer que Raoul, auteur jusque-là de trois tentatives cinématographiques inachevées, parviendrait cette fois à ses fins. Le résultat est là : film rugueux, sourdement labyrinthique, qui joue brillamment avec les particularismes de langage et d’attitudes de la capitale, Trois tristes tigres incarne à sa sortie l’espoir d’un nouveau cinéma chilien – à rebours complet d’une tendance à la glorification complaisante de l’identité nationale. En 1969, le film est sélectionné en compétition à Locarno. Pour se donner l’air sud-américain, Raoul Ruiz se laisse pousser la moustache qui ne le quittera plus. Trois tristes tigres remporte le Grand prix.
Nicolas Le Thierry d’Ennequin
Dialogue d’exilés
Diálogo de exiliados
Raoul Ruiz
Chili-France / 1974 / 1:44:33 / VOSTF avec sous-titres anglais en option (English
subtitles in option)
Avec Daniel Gélin, Françoise Arnoul, Sergio Hernández, Luis Poirot, Alfonso Varela, Irene Domínguez.
Arrivés à Paris après le coup d’État qui renversa le gouvernement démocratique de Salvador Allende, des réfugiés politiques chiliens tentent d’organiser leur vie quotidienne et la résistance en exil.
Le film a été restauré en 2K par la Cinémathèque française à partir du négatif original 16 mm et du son optique au laboratoire Mikros Image avec le concours de François Ede et de Valeria Sarmiento. Ce projet a reçu le soutien du fonds d’aide à la numérisation des films de patrimoine du CNC.
Raoul Ruiz quitte le Chili un mois après le coup d’État de septembre 1973. Après un passage par Berlin, il arrive à Paris en février 1974 et fait la connaissance d’un chef opérateur brésilien, Gilberto Azevedo, qui le convainc qu’il pourra y travailler dans de meilleures conditions qu’en Allemagne. Ruiz décide donc de rester. Dès le mois suivant, avec l’incroyable rapidité dont il a le secret, il tourne Dialogue d’exilés (Diálogo de exiliados), un film entre fiction et documentaire dont les protagonistes, des militants de la gauche chilienne tout juste arrivés, certains la veille même de leur apparition dans la film, se retrouvent précipités en terre inconnue, tiraillés entre leur volonté d’organiser sans attendre une résistance depuis l’exil (trouver des soutiens, récolter des fonds) et les contraintes élémentaires de la vie quotidienne (trouver où dormir, apprendre le français). Les Dialogues d’exilés de Brecht en tête, Ruiz, guidé par une conception toute personnelle du film d’intervention, invente au fil du tournage une espèce de sitcom dialectique, remplie des idiosyncrasies chiliennes – allant jusqu’à inclure au récit le kidnapping « par excès d’hospitalité » d’une vedette de la chanson aux sympathies pinochettistes. Le résultat, teinté de fatalisme et d’une ironie qui aurait pu être salvatrice, passe en fait pour un acte de trahison politique et vaut à son auteur la menace de sérieux ennuis. Ruiz se détache alors de l’engagement militant et, parlant de son film, résume avec philosophie : « J’ai voulu le faire pour, et il est sorti contre. »
Nicolas Le Thierry d’Ennequin
Le Toit de la baleine
Het Dak van de walvis
Raoul Ruiz
Pays-Bas-France / 1981 / 1:36:37 / VOSTF
Avec Jean Badin, Fernando Bordeu, Willeke van Ammelrooy
Au bord de la mer du Nord, un anthropologue et sa femme font la connaissance d’un certain Narciso Campos, qui les invite dans sa maison de Patagonie où se trouvent les deux derniers Indiens Yagan existant au monde.
Restauration menée par la Cinémathèque française et François Ede, d’après le négatif 16 mm original et un mixage son magnétique français et néerlandais préservés par Eye Filmmuseum. Les travaux ont été menés au laboratoire Digimage en 2016.
« Ce film est un cas extrême. Il n’y avait absolument pas d’histoire. J’avais une seule idée : je voulais faire un documentaire sur les Indiens du Sud du Chili. Je partais d’une situation que m’avait expliquée un ethnologue grec.
Il voulait démontrer que la langue des Indiens avait subi de nombreuses influences turques. Il m’avait raconté qu’il travaillait avec les Indiens en les enregistrant au magnétophone, et il avait compris un jour que, dès qu’il quittait la pièce, les Indiens se mettaient à parler une autre langue. Ils sont si méfiants – à raison, d’ailleurs – qu’ils ne parlent leur langue qu’entre eux, jamais devant des étrangers. C’était l’unique point de départ du film. Par ailleurs, j’avais acheté sur les quais parisiens de nombreuses revues de photographie et de peinture. Je découpais les photos, je les collais dans un cahier que je montrais à Alekan [le directeur de la photo]. C’est un cas de figure où la fiction et le travail de la photographie se sont développés en parallèle. Je faisais des collages au hasard, n’importe comment. Je me souviens par exemple avoir collé un Turner à l’envers. Et tout s’est fait très vite : la préparation a duré dix jours, le tournage deux semaines. »
(Raoul Ruiz)
Bérénice
Raoul Ruiz
France / 1983 / 1:46:10
Avec Anne Alvaro, Jean Badin, Franck Oger.
Libre adaptation de la pièce Bérénice de Racine.
Commande du Festival d’Avignon 1983.
Numérisation et restauration 2K à partir d’éléments 16 mm originaux sous la supervision de François Ede pour la Cinémathèque française, en coopération avec l’INA.
Tout commence par une boutade, un défi typiquement ruizien : faire du théâtre filmé, et pourquoi pas, tant qu’on y est, tout Racine en Super 8. Puis, la commande du festival d’Avignon, la mise en scène et la captation de l’une des pièces majeures du répertoire classique, Bérénice. Raoul Ruiz porte une attention particulière à la prosodie du texte de Racine. Titus, l’empereur de Rome « qui aimait passionnément Bérénice et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser », récite ses alexandrins dans le style suranné, conventionnel, du théâtre classique. Quant à ceux qui l’entourent, ils doivent parler comme des hommes politiques français contemporains, selon la volonté du cinéaste. Bérénice, incarnée par Anne Alvaro, récite de manière impressionniste, modulant ses silences entre chaque vers, à la manière d’une somnambule (« J’aimais : je voulais être aimée »). Mais par l’élégant noir et blanc et son dispositif technique des plus originaux, Bérénice est surtout un film de fantômes. La reine de Palestine promène sa douleur hallucinée (« Hélas, je me suis crue aimée ») dans une vaste maison emplie d’ombres ; l’ingrat Titus, consolé par avance par les spectres de sa realpolitik, est devenu un simple reflet. Charnelle, inconsolable mais souveraine, Anne Alvaro galvanise la singulière adaptation de la plus belle des tragédies – une présence dont Agnès Jaoui se souviendra des années plus tard dans Le Goût des autres.
Gabriela Trujillo
La Recta Provincia
Terre de sorciers
Raoul Ruiz
Chili-France / 2007 / 2:40:22 / VOSTF
Avec Bélgica Castro, Ignacio Agüero, Ángel Parra, Chamila Rodríguez.
La Recta Provincia est une sorte de secte conduite par des sorcières sur la plus grande île d’Amérique du Sud, berceau des mythes fondateurs de la culture chilienne.
Inachevée à la mort du réalisateur, la version cinématographique de La Recta Provincia a été supervisée par Valeria Sarmiento et postproduite par la Cinémathèque française avec le soutien du Conseil national de la culture et des arts du Chili.
Avec La Recta Provincia, Raoul Ruiz réinvente une contrée magique où le conte est roi. Le film est tourné dans le centre aride du Chili, mais cette terre de sorciers désigne à l’origine l’île de Chiloé, horizon mythique du cinéaste né à Puerto Montt. Conçue à l’origine pour la télévision chilienne, cette œuvre propose une histoire de l’imaginaire paysan à travers la légende, la parabole, les superstitions et le syncrétisme religieux. Transcendant son art poétique par le recours aux croyances populaires, Ruiz s’intéresse aussi bien aux idiotismes chiliens qu’aux sagas nordiques, à travers deux personnages qui cherchent les morceaux éparpillés d’un corps qu’ils ont trouvé dans leur jardin, afin qu’il puisse reposer en paix. En essayant ainsi de mettre de l’ordre dans le monde, ils arpentent une terre hantée, peuplée de diables chanteurs et boiteux qui vont tout aussi bien chercher à les initier qu’à les perdre. Film testament ? Initiation aux grands mystères ? Ruiz couronne sa carrière en nous offrant un pays hors du temps où l’on meurt et l’on renaît sans cesse à partir d’un seul fil de vie. Un pays vers lequel on peut retourner en rêve, où seule la légende permet une sortie de l’exil.
Gabriela Trujillo
Coup d’État à Santiago
Titre anglais : Coup d’Etat in Santiago
Documentaire réalisé par Michaël Trabitzsch • Écrit par Sven Olsson, Michaël Trabitzsch
France • 2007 • 52 minutes • DV Cam • Couleur
C’est dans les premières heures du 11 septembre 1973 que démarre le Coup d’État tant attendu des militaires du Chili, sous le commandement du général Pinochet, contre Salvador Allende, élu Président de la République trois ans auparavant. Avec quelques fidèles, Allende se réfugie à la Moneda, nom donné au palais présidentiel de Santiago de Chile. Il réfute les appels à la démission des putschistes et, dans une allocution radiophonique, s’adresse une dernière fois aux Chiliens. Puis, quand l’armée ordonne le bombardement du palais, il demande à ces fidèles de se rendre, alors que pour lui-même, il décide de mettre fin à ses jours. Dans ce film remarquable et émouvant, le réalisateur a pu réunir des images d’archives impressionnantes, souvent inédites. Mais surtout, et c’est une véritable gageure, il a réussi à réunir, parmi ceux qui sont encore vivants, tous les amis et collaborateurs qui étaient avec Allende pendant ces dernières heures. Le général Pinochet, chef de la junte militaire, lui, régna en dictateur sur le Chili pendant 17 longues années, jusqu’en 1990. Beaucoup lui reprochent le retour de la torture et des assassinats politiques sous son régime. Il a fallu l’entêtement et le courage du juge espagnol Baltazar Garzon pour lancer des poursuites contre lui dans le but de mettre fin à l’impunité. Mais c’est dans son lit que le dictateur trouvera la mort, âgé de 91 ans et suite à une crise cardiaque, en décembre 2006.
DÎNER-SPECTACLE
Samedi 24 février de 19h30 à 1h
Dîner-spectacle avec repas « Como en casa » par le traiteur Altoke chilien, musique live par le groupe ONDA LIBRE suivi d’un bal latino avec initiation aux danses. Animations et lots à gagner
Salle Ravache, tarif plein : 45 € / tarif enfant : 25 €
-> permanences de réservation :
- du 14 au 23 de 15h à 18h (tous les jours sauf le lundi), Salle Baudry
- les samedi 3, 10 et 17 de 10h à 12, cinéma Pax
Partenaires : Comité municipal des fêtes, Altoke chilien
Onda Libré
Entre Jojopo Vénézuélien et Son Jarocho mexicain et passant par la Roots-Cumbia et le Cueca Chilena, Onda libré offre de traverser le continent sud américain au travers d’un patchwork musical alliant profondeur traditionnelle et force émotionnelle.
Fondée par la Comédienne et Chanteuse Chilienne Camila Sagüès installé en France depuis 2011, fille de l’exil sous la dictature de Pinochet et né à Budapest.
« Pendant cet exil, pour apaiser son chagrin, supporter le déracinement et se rapprocher de sa terre, ma mère s’est mise à chanter les chants de notre culture.
Aujourd’hui en France, la nécessité s’est fait sentir de faire comme elle. J’interprète les chansons latino-américaines qui nous rapprochent de notre histoire, de nos racines, de nos origines »
Les membres de ce projet sont tous animés par cette envie de faire vivre et partager cette musique, cette culture.
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